samedi 13 avril 2013

La fabrique de thé


La fabrique  
Voir aussi sur ce même blog en complément : la fabrication du thé, article du 28 janvier 2012 pendant notre dernier voyage au Kérala.
A l'entrée de la fabrique, un panneau récapitulant les points obligés pour travailler ici : prendre sa douche quotidienne, avant d'entrer se laver les mains et les pieds, ne pas mâcher de chewing-gum ou de "pan" (la "prise" indienne, feuille de bétel qui enveloppe divers ingrédients avec parfois du tabac), pas de lésion de la peau, pas de bijou, pas de parfum...
le panneau de recommandations à l'entrée de la fabrique
Nous suivons notre camion plein de sacs ramassés aux points de pesage jusqu’à la fabrique de thé. Ils sont versés immédiatement sur une immense plaque trouée où passe de l’air et les feuilles, toutes répandues à la main, vont ainsi prendre le frais pendant quelques heures ou une journée, tout dépend de la température et du taux d’humidité de l’air ambiant. 

les feuilles fraîches sont disposées manuellement sur d'immenses supports aérés
Ensuite ces feuilles seront de nouveau remises dans ces sacs pour être transportés dans un autre bâtiment. 

après l'épandage les feuilles sont remises en sac et transportées dans
le lieu de traitement
l'arrivee des feuilles dans la "zone humide" et apres c'est "secret defense" !


En fonction du type de feuilles ramassées et du lieu de ramassage, ces feuilles vont avoir des destinations différentes. Soit cela va être de la catégorie normale soit la catégorie appelée « orthodox » qui sera exclusivement réservée à l’export : très belle qualité d’abord, belles feuilles qui seront conservées en morceaux et non pas complètement hachées comme pour le marché national.
Nous passons d’abord par la partie « zone humide ».
Les feuilles vont donc être acheminées vers des « moulinettes » aérées avec trois passages de suite pour être bien hachées menu. Cette mixture est ensuite mise dans des bassines carrées dont la base est trouée, posées sur un circuit d’air et la mixture est remuée à la main dans chaque bassine. Le but étant de ne jamais faire « chauffer » les feuilles ou la mixture. Ceci entre une heure trente et deux heures : le réglage se fait à dix minutes près en fonction de la température ambiante et du taux d’humidité lorsque les feuilles sont mises dans la bassine.

Après cela cette mixture est acheminée par des tapis roulants vers des séchoirs pour réduire leur taux d’humidité de 22 % à 4 ou 5 %. A la sortie du séchoir, il y a toute une série de trieurs de la mixture séchée avec des extracteurs de fibres afin qu’il ne reste absolument aucun minuscule débris de bois ou d’autres fibres autres que le thé.
Les poudres de thé sont triées un nombre important de fois et passent dans des rouleaux chauffants pour finir de sécher le thé. Puis ces poudres sont réparties en fonction de la taille, en, par exemple Broken Pekoe, Pekoe Fennings, Pekoe Dust, ces deux dernières étant les préférées des Indiens car cela donne une poudre très fine et une liqueur bien plus forte. Les occidentaux n’aiment guère ce thé qui doit être bu plutôt avec du lait et des épices, bref, à l’indienne !

Le thé « orthodox » lui a une « ligne » de fabrication complètement à part mais suit le même processus général sauf que les feuilles ne sont pas hachées menu et que le taux d’humidité doit être baissé jusqu’à 3 %.
Toutes les poudres sont ensuite envoyées dans de grands conteneurs par catégories. On peut ensuite mettre en sac, 37 kg pour le marché indien et 28 kg pour le marché international, principalement l’Angleterre et l’Allemagne.
Chaque jour, toutes les catégories de thé sont testées au goût et à la couleur par les « taste-thé » (comme les taste-vin) maison et un échantillon de chaque catégorie est envoyé tous les jours à Calcutta à la maison mère pour être testé également. Le thé fabriqué ici est un thé fort en goût et en couleur !
Tous les matins, il faut goûter (et recracher !)
Conseils de professionnel : achetez votre thé en petite quantité pour qu’il soit le plus frais possible car il perd tous les jours de sa qualité et si possible utilisez le dans le mois qui suit l’achat… Inutile donc, si vous êtes amateur de faire des provisions !

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