lundi 25 avril 2011

Pâques en Roumanie

Le circuit prévu en Maramures et Bucovine...
Pas d'inquiétude, je serai absente une dizaine de jours pour voir les oeufs de Pâques en Roumanie, avec Polo bien sûr !C'est franchement un drôle d'oeuf ! Mais ça a l'air d'être la mode dans ce pays !

Polo marche sur des oeufs...
et ça y est, il va bientôt raconter ses aventures (ou plutôt sa maîtresse va raconter les siennes !)

mercredi 20 avril 2011

"Dansez, dansez, sinon nous sommes perdus" Pina Bausch


Photos du site web
Dansons... sur un volcan, toujours prêt à se rallumer, sur un tremblement de terre, toujours prêt à bouger, sur un nuage radioactif toujours prêt à s'envoler... la danse, différents aspects, différentes cultures, mais toujours l'humain au centre, avec la recherche de la beauté et de l'amour.

Hier, Maison de la Danse à Lyon, Akram Khan, danseur du Bangladesh.
Triangle étroit de lumière sur la scène, comme une entrée de caverne secrète. Vertical. Rectangle lumineux sur le sol. Noir tout autour. Une statue de samouraï, les épaules faiblement éclairées, reflets du tissu, sobriété japonaise. Silence. Grondement du violoncelle. La statue se déplace, lentement, glissant à pas minuscules vers l'avant de la scène. Dans la deuxième partie aussi, le départ est identique, la danseuse ne sera d'abord qu'un long rectangle noir avec un petit pied blanc qui avance doucement.
Les ombres et la lumière sont très travaillées pour donner cette impression de solennité, de recueillement et de tension. On s'imagine partir pour un spectacle de théâtre buto qui se transforme en forme de tai-chi-chuan, puis le violon indien, les tablas, l'harmonium, c'est bien l'Inde pourtant. Un chanteur sublime, Faheem Mashar, un danseur parfait, Akram Khan qui nous dira à la fin de la première partie dans un anglais pressé et haletant que ce qui importe c'est la recherche de l'Unité. Avec soi, avec les autres, les musiciens, l'univers.
Impossible de sentir les milliers d'heures de travail, l'intensité des répétitions des frappes de pieds, la recherche de la fluidité, des épaules au bout des doigts. Tout est harmonie, souplesse, ondulations vibrantes, pirouettes parfaites, arrêt au millimètre.
Ce spectacle est un récital de danse indienne traditionnelle kathak, une des huit danses classiques de l'Inde. Mais tout est transformé, épuré, modernisé. Seuls les habitués de ces danses ont pu reconnaître les salutations initiales au guru, au dieu, aux points cardinaux. Puis c'est le récit raconté par le corps des textes sacrés indiens, Ramayana, Bhagavad-Gita. Danse de derviche tourneur, arrêt parfait, virtuosité des bras, des poignets, des doigts, qui ondulent dans tous les sens, claquement des pieds, tintement rythmé des grelots de chevilles. Tout bouge, tout tourne, tout s'arrête, tout bruisse, tinte, frappe, monte en puissance, tourne encore, les percussions résonnent profondément jusque sous les sièges et l'air tremble. C'est étonnant de perfection. Il semble que c'est parfait depuis toujours. Shiva Jai, Shiva Jai, mais Shiva est-il là ? Shiva est-il cette perfection ? J'ai l'impression que dans ce spectacle, tout est tellement calculé, travaillé, préparé, répété, que le souffle divin que le danseur voudrait nous faire partager dans cette virtuosité étonnante n'arrive pas à s'échapper de ce corps parfaitement dompté.

Bien différent est le film de Wim Wenders sur Pina Bausch où cette recherche d'amour, de pulsion de vie, de folie est parfois dramatiquement présente. A la sortie du film (en 3D, ce qui donne vraiment l'impression d'être sur la scène avec les danseurs), j'ai envie de danser dans le métro, de m'accrocher aux barres et d'enlacer les gens. Dansons, donc, pour nous retrouver, pour célébrer la vie, le soleil, le printemps... c'est encore temps.

mardi 19 avril 2011

Un exemple de corruption au Jharkhand

Article du Journal La Croix du 19 avril, qui montre bien les problèmes de corruption actuels. Cet article porte justement sur l'état du Jharkhand où j'étais le mois dernier. Mais c'est dans l'Inde toute entière que s'étend cette corruption. Et le parti du Congrès est le premier visé...

18/04/2011 16:06

En Inde, la corruption gangne la lutte contre la pauvreté

La loi de « garantie d’emploi rural » était le projet phare du gouvernement. Elle devait endiguer la pauvreté massive des régions oubliées par le « miracle » économique. Mais le programme est rongé par le fléau de la corruption.

Sonia Gandhi remet un diplôme le 2 février 2011 à l'occasion des 5 ans de la mise en place du NRGA, le plus vaste programme social du monde, très touché par la corruption.
Photo AFP/Prakash Singh.

Dans la poussière soulevée par les 4×4, ils sont une dizaine à creuser la terre. Les uns piochent. D’autres portent les seaux de gravats sur leur tête. Ces paysans de l’État du Jharkhand (à l’est du pays, l’un des trois nouveaux États créés en Inde le 15 novembre 2000), travaillent grâce au programme de développement rural NREGA (National rural employment guarantee act).

L’État indien garantit et finance ainsi cent jours de travail par an pour les plus démunis. La loi, adoptée en 2005 à l’initiative du Parti du Congrès au pouvoir, est un moyen de lutter contre la pauvreté. Cette année, 7,5 milliards d’euros sont alloués au plus vaste projet de ce type dans le monde. Pourtant, la plupart de ces ouvriers ne verront jamais une roupie de leur salaire.

Vivent ici des aborigènes, premiers habitants à avoir peuplé le sous-continent. Aujourd’hui, ils sont les plus pauvres de l’Inde. James Herenj anime à Latehar un petit bureau pour leur faire connaître leurs droits. Des affiches accrochées sur les murs bleus informent les paysans avec des dessins simples : « Si tu n’as pas de travail au bout de quinze jours, tu dois recevoir de l’argent », explique un petit oiseau. À défaut d’emploi, le NREGA garantit une indemnité financière à chaque paysan.

A chaque échelon, une somme est prélevée

Un principe bafoué par le mépris de l’administration envers les classes défavorisées. « Cela réduirait leur prestige d’écouter les pauvres », se désole James Herenj. « Quand les paysans s’inscrivent, l’administration ne leur donne jamais de justificatif. Sans preuve de la demande d’emploi, le mécanisme ne peut pas fonctionner. »

Une fois la carte de travail en poche, les nouveaux ouvriers sont employés par des entreprises de travaux publics, sur les fonds versés par le gouvernement. Des intermédiaires se chargent de répartir les postes. Mais à chaque échelon, une somme est prélevée sur le maigre salaire des travailleurs.

Une femme de Latehar raconte : « J’ai travaillé douze jours dans un bassin de récupération des eaux à des dizaines de kilomètres de chez moi. Nous étions 22 ouvriers. Nous n’avons jamais touché d’argent. »

Des menaces de la part des entreprises

Viennent alors les menaces. « L’entreprise nous a forcés à dire à l’administration que nous avions été payés. Sans quoi, ils ont dit qu’ils allaient tuer mon mari. » Dans les villages alentours, les travailleurs tiennent le même discours. Si certains ont eu la chance de percevoir un salaire, il était réduit d’au moins 30 %.

Les entreprises financées par New Delhi ne se donnent pas toujours la peine d’entamer les chantiers. D’après James Herenj, les ouvriers étant illettrés, les entrepreneurs ouvrent de faux comptes postaux à leurs noms. Ils se font ainsi transférer directement l’argent, en laissant 2 à 3 % de commission.

Quand il ne passe pas son temps à argumenter auprès des politiciens, Jean Drèze est sur le terrain, à Latehar. Cet économiste est membre du Conseil national consultatif mis en place par Sonia Gandhi, la présidente du Parti du Congrès. Il a su la convaincre des bienfaits du programme NREGA. Mais en observant les nombreux chantiers qui jalonnent la route, il dénonce « une véritable mafia qui s’est installée autour ».

L'administration ferme les yeux

L’administration, soucieuse de favoriser l’essor économique des entreprises, ferme les yeux sur ces pratiques. Avec la complicité des autorités, les entreprises exploitantes se considèrent propriétaires des terres. « La plupart des travaux sont illégaux : ils auraient dû être réalisés avec l’accord des ‘‘Panchayats’’ (conseils de villages).

Mais, dans certaines zones, il n’y a plus d’élections depuis des années. Et les entreprises en profitent », dénonce Jean Drèze. Le Jharkhand est l’un des États disposant des plus importantes ressources minières du pays.

À quelques centaines de kilomètres, de grandes compagnies se sont implantées, malgré de violents conflits avec les paysans. Nombre d’entre eux subissent à Latehar la répression policière pour avoir osé récolter sur leurs propres terres.

« Ces exactions poussent certains paysans à rejoindre les rebelles maoïstes », analyse Jean Drèze. Des paysans ont essayé de manifester devant les administrations locales. Avec pour seule conséquence une répression accrue. Pour James Herenj, « le plus grand problème est que les pauvres ne savent pas comment réclamer justice ».

La colère nourrit les rangs des rebelles

Leur colère nourrit les rangs de la rébellion maoïste, qui dénonce la corruption, les réquisitions de terres et l’exploitation des ressources naturelles. Avec le Chhattisgarh voisin, le Jharkhand est l’un des États les plus touchés par la présence de cette guérilla, qui gagne du terrain.

Désormais les maoïstes, appelés aussi «Naxalites», sont actifs dans un tiers des districts du pays. Leur guerre larvée contre le gouvernement a fait 1 180 morts en 2010. À Latehar, quand il est question de guérilla, les visages trahissent l’inquiétude.

Jean Drèze décrypte ce silence : « La journée, la police vient les interroger sur les guérilleros. La nuit, les maoïstes viennent leur demander pourquoi ils ont parlé à la police. C’est un cercle sans fin. »

Arrestations récentes

Non loin, au village de Jerua, un défenseur du NREGA, a été battu à mort pour avoir dénoncé la corruption. B.K. Sinha, secrétaire du ministère du développement rural, s’est déplacé pour l’occasion.

Il est entouré de paramilitaires antimaoïstes aux visages masqués et armés de fusils d’assaut. Responsable du NREGA, B.K. Sinha se veut rassurant : « Nous ne resterons pas silencieux face à la corruption. Nous prendrons en compte toutes nos erreurs. »

Des promesses exécutées à la lettre. Récemment, un agent postal et cinq assistants du NREGA ont été arrêtés pour détournement de fonds. Mais face à l’ampleur des fraudes, New Delhi menace de couper le financement du NREGA au Jharkhand. Comme un ultime aveu d’impuissance.

Vanessa DOUGNAC, état du Jharkhand (avec Christophe PAYET, Centre de formation des journalistes)

lundi 11 avril 2011

Auxerre, Ville d'Art et d'Histoire

Au retour de Guédelon, visite de la ville d'Auxerre (et bien prononcer Ausserre s'il vous plaît !), quarante mille habitants. Evidemment les footeux penseront à l'AJ Auxerre, les autres penseront à "austère", ce qu'on pourrait croire car c'est une ville qui semble bourgeoise et bien-pensante, comme ça, à première vue. Mais la lumière printanière sur l'Yonne, les bords de la rivière avec ses péniches, les clochers des églises, nous invitent chaleureusement à mieux découvrir le patrimoine culturel et architectural de cette ville : la cathédrale St-Etienne (1er martyr de la chrétienté),la cathédrale St Etienne (XIe - XVIe siècles), avec des portails aux bas-reliefs remarquables (mais quelques têtes coupées à la Révolution)
l'abbaye St Germain, (le plus illustre évêque auxerrois), et la place du coche d'eau,
la place St-Nicolas avec son personnage coloré dans sa niche, les maisons à colombages dans les petites rues bien propres, avec pour fil rouge de petites flèches en bronze avec le dessin de Cadet Roussel, enfant du pays, huissier de justice qui semblait assez extravagant, et qui aurait habité au XVIIIe siècle dans une de ces maisons là, sur cette place.Nous découvrons, grâce à notre charmante guide, Corinne, passionnante et d'une culture à vous donner envie de la suivre à la trace partout dans la ville, les beautés des maisons de bois,le "chou frisé" de la grande horloge du XVe siècle, signe distinctif du style gothique flamboyant ou la symétrie parfaite de l'architecture XVIIIe de l'Hôtel de Ville.L'hôtel de ville de 1743, les vieilles maisons à colombages et au fond la tour de l'Horloge.
Elle sait nous raconter l'histoire de ce village du IIIe siècle, bien situé au carrefour de voies routières et navigables qui a eu à subir les invasions barbares (ah ! pardon, il faut dire maintenant les migrations germaniques), les Vikings, les guerres de religion, la guerre de Cent ans, qui a construit des murailles puis ces remparts médiévaux ont été abattus au XVIIIe siècle, elle perd son titre d'évêché pendant la Révolution, le train arrive vers 1880 mais la ville n'en veut pas et loupe le coche pour ainsi dire... La plaque tournante se fera à Migennes.


On écoute, on lève la tête pour voir les pignons sur rue, on ouvre les yeux tout grands pour observer les sculptures dans les coins, qui racontent de brèves mais compréhensibles histoires, bref, que du bonheur.Les maisons à pignons qui ont gardé les traditions des boutiques au rez-de-chaussée (avec à l'époque, un "guichet", ouvert ou fermé).
Surpris par tant d'Histoire, étonnés par cette richesse architecturale, nous terminons notre visite en flânant au gré des escaliers et des ruelles étroites, conquis par cette ville et bien sûr, nous nous disons tous, nous allons revenir !
Au pied de la Tour de l'horloge nous pensons à la grande poétesse Marie-Noël, née à Auxerre en 1883 et morte en 1967. Au pied de sa statue créée par François Brochet, une de ses citations : "j'aurais aimé être lièvre et j'aurai été toute ma vie chien attaché" (à cause de sa santé fragile).

La statue de la poétesse Marie-Noël

Et puis l'Auxerrois n'est pas loin du Chablis, (un peu d'attente pour le téléchargement mais vous ne le regretterez pas) région à ne pas manquer pour les amateurs de vins blancs et nous terminons l'après-midi dans une cave pour voir si le vin est bon. Et là nous apprécions tous le grand avantage de rentrer en bus !Dégustation dans une cave voûtée du XIIIe siècle, à la bonne température pour tester les grands crus.
Et n'oubliez pas : les photos peuvent s'agrandir en cliquant dessus, et vous avez des liens à découvrir avec les mots en couleur soulignés !

dimanche 10 avril 2011

Guédelon, le chantier le plus fou du monde

Au milieu de la forêt de la Puisaye, imaginons... nous arrivons à pied dans un lieu qui nous rappelle, mais oui, c'est bien sûr... un conte de fées, du type Blanche-Neige et les 7 nains. Maisons de bois, chemin creux, hennissements lointains, bruit de carriole, des coups de masse sur des cailloux, et presque la chanson "siffler en travaillant"...
Mais ce n'est pas la maison des 7 nains mais plutôt des géants... Une équipe de fous sérieux, archéologues, architectes, historiens, se sont penchés sur le berceau... d'un château fort ! Le dessin : maquette du château fort terminé, en-dessous une vue un peu globale du chantier et encore en-dessous la construction de la grosse tour, avec deux cages à écureuils qui sont les grues du Moyen-Age. Un seul ouvrier peut soulever une charge de 300 à 400 kg à plusieurs mètres de hauteur.
Le chantier débute en 1997, pardon en 1229. Et chacun d'y aller de la truelle et du marteau, ah ! attention, tous les outils sont recréés sur place, made in XIIIe siècle, ce sont donc la broche, la chasse, le ciseau, le taillant et la massette pour les tailleurs de pierre qui trouvent la matière première sur place, le fil à plomb, l'équerre, le pendiculaire pour les maçons, qui travaillent eux avec du mortier fait maison, les carriers extraient à la masse les futures soixante mille tonnes de grès ferrugineux où se trouve ce fameux château fort en devenir.Venir visiter ce chantier dont j'avais vaguement entendu parler me paraissait relever du tourisme de masse, cars qui déversent leurs papy-mamy-petits-enfants, écoles venant voir ce qu'est un château fort... et bien c'est ça aussi, mais c'est super intéressant !
A condition de faire une visite guidée qui va vous donner toutes les clés pour comprendre le chantier. Si vous avez envie d'en savoir plus, vous allez cliquer sur le titre ou ici.Retrouver les légendes sur le site indiqué !

Et puis je vous raconte ce que j'ai bien aimé de mon côté. En particulier la rencontre avec le cordier, un des deux ou trois vrais cordiers qui existent encore. Il va dans les champs à partir du 15 septembre ramasser du chanvre (européen celui-ci), il faut qu'il commence à être jaune pour qu'il soit plus solide. Il faut faire tremper les feuilles vingt jours dans l'eau courante, puis les faire sécher dix jours au soleil, ensuite les filer en faisant des écheveaux de chanvre. Pour le tissage, ce doit être fait avant l'hiver car ça craint l'humidité, et ne pas avoir un temps trop chaud sinon la fibre casse. La fabrication d'une corde prend du temps, tout dépend de la grosseur aussi. Il faut fixer des brins aux crochets d'un rouet et tourner ce dernier pendant un certain temps sinon un temps certain. Pendant ce temps, il nous raconte des histoires de corde, de sécurité, de ce qu'avant sur le chantier, toutes les cordes qu'il faisait étaient utilisées pour les travaux, les animaux, les ligatures sur le chantier. Et pendant qu'il obtient quatre torons (un par crochet) et qu'il continue à tourner le rouet pour faire sa corde, il raconte comment les contrôles de sécurité ont interdit d'utiliser les cordes en chanvre qu'il fabriquait comme au bon vieux temps des seigneurs, comment on lui a interdit d'utiliser son échelle de corde, puis une échelle en bois fait maison aussi, au cas où un touriste se trouverait dessous le jour où il viendrait à tomber, et comment de consignes de sécurité en obligation légale le chantier s'est retrouvé à acheter des cordes en lin (non pas en nylon, ça n'était pas d'époque) et il les travaille ensemble, mais il ne fait plus les cordes en chanvre.

Une clé de voûte qui vient d'être terminée, la pose de la voûte (photo du site) et la voûte terminée, ci-dessous.
Et si vous voulez voir une belle clé de voûte, savoir comment ça s'installe et les frayeurs que cela peut donner aux charpentiers, aux maçons... voir de belles charpentes, comprendre ce qu'est un château-fort, comment on a pu en construire dix mille en France ! alors, allez à Guédelon, un jour où il fait beau, c'est sympa !

dimanche 3 avril 2011

Manifs

Les joueurs indiens (qui gagnent des millions de roupies) brandissent le trophée de champion du monde de cricket après leur victoire contre le Sri Lanka le 2 avril 2011.
Reuters
Bon, ça y est, l'Inde est championne du monde de cricket 2011... je suis sûre que vous attendiez la nouvelle avec impatience ! Cela permet d'oublier les manifestations de fin février contre la vie chère, le chômage, l'augmentation du prix du kilo d'oignons ou de lentilles. Encore 18 % d'augmentation en décembre 2010 autant dire 20 % et cela officiellement. Dans le porte-monnaie quand il faut aller faire les courses, c'est encore autre chose ! Manmohan Singh, le premier ministre devrait rester à son poste jusqu'en 2014 mais y réussira-t-il avec toutes les corruptions qui minent son gouvernement et la grogne des millions de pauvres qui sont laissés sur le carreau... ?

vendredi 1 avril 2011

Retour en France

L'Inde a gagné sa demi-finale ! Au restaurant, bière gratuite pour tous ! Dans la rue, pétards, feu d'artifice, klaxons, mais sagement à minuit, tout s'est tu. Et maintenant on attend le 2 avril pour la finale avec le Sri Lanka...Des 24 degrés de Delhi à une heure du matin je passe aux 11 degrés de Zurich en transit, la chaîne des Alpes, encore toute enneigée, est superbe vue du ciel et le soleil printanier est là sur Lyon à l'arrivée, la température est acceptable pour ce poisson d'avril.
Difficile de se retrouver transplantée dans le tramway de l'aéroport, où il n'y a rien pour mettre ses valises, alors que le métro de Delhi est plus confortable et pratique. Sauf qu'à l'arrivée de la ligne indienne il n'y a que des escaliers, pas d'ascenseur ni d'escalator et il faut porter ses bagages... il y a quand même quelques jeunes hommes qui sont là pour gagner quelques roupies, en bas des marches, pour porter votre sac au prix fort.
Je retrouve vite les habitudes, la circulation bien codée, la ceinture de sécurité, le respect des feux rouges, l'attention aux piétons. Pas de vaches ni de cochons sauvages entre les bus et les camions, les rues sont propres, les fleuves ont de l'eau, on dirait que la planète n'a pas bougé depuis deux mois et pourtant.
Le plus difficile va être de ne plus trouver le petit marché quotidien, le marchand de fruits à la porte, les salutations sympathiques, les signes de reconnaissance, les mains jointes pour se dire bonjour et s'incliner légèrement, se sourire dans le bus en disant d'où on vient, dire son prénom, partager un instant... Alors que là, dans mon immeuble, on ferme vite sa porte quand on entend que je descends les escaliers, au lieu de me dire "bonjour, comment ça va ?"