samedi 5 mars 2011

Abandon par KO

Les lieux de crémation près du Gange à Bénarès.
Ce jeudi matin 3 mars nous arrivons à la gare de Bénarès plus d'une heure à l'avance ; à programmer des embouteillages fous à vous faire rater un train indien en retard, nous les exorcisons et tout roule sagement ce matin. Nous attendons sur le parking des bus plutôt que de larmoyer sur les quais sur la misère du monde. A repérer d'urgence : les toilettes publiques. La tourista s'est abattue sur une bonne partie du groupe comme un vautour sur une carcasse de chien écrasé. Les causes restent obscures. Tout le monde a mangé les mêmes plats dans les mêmes restaurants. Tout le monde se lave les mains avant les repas et personne ne partage sa bouteille d'eau...
Alors ? Alors c'est que l'Inde secoue, brasse, tortille, titille, c'est un pays qui vous touche au coeur comme aux intestins. L'Inde vous ecoeure et vous ravit tout à la fois, bouleverse les idées reçues comme votre tuyauterie interne, vous fait sentir cette unité de vie entre corps, coeur et esprit, vous fait découvrir l'Un derrière les bûchers de crémation sur les ghats ou par les syllabes musicales qu'Uma nous expliquait hier, ces sons, qui répétés à l'envi pendant des heures et des années vous permettent parfois d'accéder au Tout, de vous fondre dans l'Univers.De Bénarès nous arrivons à Haridwar, après 18 h de train. C'est le lieu où la grande Khumba Mela a eu lieu en janvier 2010 mais là, il y a moins de monde !

Toutes les rencontres, les jeunes filles et les femmes du centre Annapurna dans la campagne de Bénarès qui peuvent échapper à l'emprise de la belle-famille pour partager, apprendre, mieux se connaître et augmenter leur confiance en elles, le docteur Tulsi, serviteur des humbles, pour les aider, les soigner, les réhabiliter quand c'est possible, Jean-Max qui nous raconte la vie des familles, les problèmes de mariages et de dots qui peuvent détruire la santé des uns par les soucis financiers que cela engendre et engraisser les autres par les profits engrangés prêtant un argent qui ne pourra jamais être remboursé, toutes ces rencontres participent à notre dérangement, corporel, mental, psychique. Notre mental cartésien avec ses questions simples : mais pourquoi continuent-ils à fonctionner comme ça ? est forcé de capituler devant une culture, des traditions, des rites qui nous sont difficilement accessibles.
Alors il faut lâcher... laisser faire la Vie.


A Haridwar, moments intenses à l'ashram de Ma Ananda Moyee, visite de son musée, petit tour au temple de Shiva et Sati, puis sur le Gange où nous n'étions pas les seuls à vouloir prier Shiva sous la forme du lingam.Aujourd'hui 5 mars, chacun se remet doucement, soit naturellement soit grâce à la visite d'un excellent médecin qui a dû prescrire des antibiotiques. La rencontre avec un swami parlant français, a aidé également à relativiser tout ça...
Le programme va s'alléger demain dimanche, grasse matinée attendue pour certains, la nuit dans le train a laissé des traces d'insomnie, chants dévotionnels l'après-midi pour se faire plaisir, petite trempette dans le Gange au soleil, il fait chaud à Rishikesh, et concert de musique le soir.
Photos de Philippe

2 commentaires:

Anonyme a dit…

En Inde,même si l'éléphant reste mon favori
le singe est toujours une belle émotion pour moi surtout en
qi gong!!!!

bises
Danièle G

bijoliane a dit…

@Daniele : je ne sais pas si celui ci pratiquait le yoga, mais je trouve que les singes fourmillent de partout, la nouvelle fournee de printemps est arrivee et ca gambade dans tous les arbres !