vendredi 26 novembre 2010

J'ai rencontré des fermiers bio heureux !

Une vue du jardin présentant quelque 42 sortes de légumes cultivés en agriculture bio-dynamique (méthode Rudolf Steiner, anthroposophe)
Bassins utilisés pour bio-dynamiser l'eau d'arrosage, suffisant pour les 40 acres (16 hectares) de la propriété.

Shri Sarvdaman, président de l'OFAI (Organic Farming Association of India) et sa femme Mina Patel : le bonheur est dans le pré !

A 75 km d'Ahmedabad à Bhaikaka Krishi Kendra, Ravipura (Anand Sojitra road), district Anand au Gujarat, se trouve une grande propriété cultivée depuis dix ans en agriculture bio-dynamique.
Après 30 ans de culture "chimique" sur d'autres terrains, une réflexion sur une autre façon de cultiver s'avère indispensable pour ce couple de fermiers, après une attaque de "peste" sur leur maïs, des déficits en zinc et fer sur les terres et les animaux malades d'avaler des céréales traitées, même en laissant un maximum de temps entre le traitement chimique et leur passage dans l'estomac des vaches....
Un essai de culture biologique des bananes en 1995 qui s'avère catastrophique, Mr Patel va voir aux USA comment ça se passe, achète des ouvrages sur l'agriculture biologique, rencontre des gens passionnés et décide en 1999 de commencer l'agriculture non seulement biologique mais bio-dynamique sur un hectare pendant 4 mois.
Depuis, les terres sont passées à 4 hectares, tout est fait à la main, l'eau d'arrosage est bio-dynamisée, les bouses de vache (un cheptel d'une trentaine de betes) sont transformées en bio-gaz et le calendrier lunaire est respecté en fonction du type de plantations.
Toutes les terres sont cultivées à la main selon les méthodes traditionnelles.
Ce couple accueillant, sympathique et je dirais même merveilleux, va accueillir dans leur propriété la 3e Biennale des fermiers agro-biologiques du 15 au 17 décembre 2010. 670 fermiers de toute l'Inde sont attendus, dont 45 pour l'état du Gujarat. Le thème est "Cool Farming for a Hot Planet". Le hall des conférences est un très bel endroit abrité par de hauts bambous avec une belle terre meuble où va tomber un bon matelas de feuilles de bambous d'ici le début de la conférence pour le confort des auditeurs (tout le monde s'assoit par terre en Inde...)La "cathedrale of learning" en préparation pour la biennale

Au programme : les semences utiles en agriculture biologique, sélection et planification des céréales, la gestion de l'eau, la science des sols, la protection naturelle des plantes, les expérimentations d'agriculteurs biologiques, démonstrations diverses pour mesurer la protection des plantes, de l'eau et des sols, librairie sur l'agriculture biologique, films, programmes culturels (chants et danses) en plus des conférences principales sur l'agriculture et son rôle bénéfique dans les changements climatiques.

Tout le monde est intéressé pour échanger avec d'autres agriculteurs bio d'autres pays... Alors, rendez-vous dans deux ans pour la prochaine biennale, les inscriptions pour celle-ci venant de se clore. Mais tout contact sera apprécié (en anglais, bien sûr).
Cliquez sur le titre pour aller sur leur site !

mercredi 24 novembre 2010

changement climatique au gujarat

Les bouleversements météorologiques sont partout dans le monde. En ce moment il règne un temps de mousson jamais vu encore en cette fin novembre sur le Gujarat. Aujourd'hui pas de pluie pour monter faire le pèlerinage à Palitana la "Mecque" du jaïnisme, mais un temps de brume qui rendait le paysage irréel. Les dômes des centaines de temples se dessinaient comme estompés par ces nuages bas qui les transformaient en château de belle au bois dormant.Les pelerins jains montant dans le brouillard les 4000 marches pour acceder aux centaines de temples au sommet de la colline.

Juste avant notre grimpette religieuse, un séjour qui se voulait reposant et balnéaire dans la petite île ex-portugaise de Diu et où la petite place du marché où se tiennent habituellement les marchands de légumes, de bananes, de goyaves bien mûres, de chikus (sapotilles), d'ananas odorants, s'est vue transformée en cascade. La photo a été prise pataugeant les pieds dans l'eau, avec autant de plaisir que les deux gamines qui rentraient de l'ecole !De retour à Ahmedabad, toujours sous la pluie, nous passons au marché tibétain où les habitants se précipitent pour acheter pulls, bonnet, anorak... Après une semaine de pluie la température a baissé de 10 degrés, mais il fait quand même 23 degrés dans la journée ! et le taux d'humidité est de 86 %, augmentant la sensation de fraîcheur mais pour nous quelle aubaine de respirer un peu mieux... Ces conditions climatiques n'ont jamais été vues encore de mémoire de gujaratis...

samedi 13 novembre 2010

Patola de Patan

Les fils de la trame sont colorés selon le processus du tie and die (teindre en nouant)
les fils de la chaine sont préparés sur le métier à tisser
Patola représente un type de tissu de soie, principalement en sari puisque c'est une spécialité indienne. Typique du Gujarat et de la ville de Patan où il y avait au XIIe siècle 700 familles faisant des "Patola", après la 2e guerre mondiale cet art est tombé en désuétude et seules deux familles actuellement continuent de perpétuer la tradition de ce tissage très spécial.

Avant de tisser le sari toutes les couleurs doivent être mises en place et faire déjà le dessin sur le fil de chaîne. Et le même processus doit être mis en place sur le fil de trame. Le travail des couleurs sur les fils est tellement précis que le dessin se fait automatiquement lors du tissage. Le fait de colorer séparément les fils de chaine et les fils de trame est appelé "double Ikat". Les couleurs et le tissage sont absolument identiques sur l'envers comme sur l'endroit.
Les fils de chaîne et de trame sont colorés selon le principe du "tie and die" et ce processus prend environ deux mois à deux mois et demi. Pour tisser un sari de cinq mètres cinquante il faut le travail de 4 à 5 artisans pendant 4 à 5 mois. Et le coût est bien sûr, proportionnel au temps de travail. Il faut compter environ 350 euros pour un sari.Les couleurs sont naturelles ou chimiques selon la demande du client. Ce sont de riches bourgeoises des grandes métropoles indiennes, femmes d'industriels ou de commercants qui commandent ce genre de sari. Un sari Patola dure entre 80 et 100 ans et sa valeur augmente au fil du temps. Il est considéré comme un vrai trésor pour celles qui peuvent en posséder un.
Le gouvernement indien encourage cet artisanat unique et un timbre de 5 roupies en l'honneur du Patola de Patan a été mis en vente en novembre 2002. Des expositions en Inde et en Grande-Bretagne mettent régulièrement ce tissage exceptionnel à l'honneur.

vendredi 12 novembre 2010

Photo du jour

Le portrait d'une petite fille dont le papa voulait absolument que je la prenne en photo...

jeudi 11 novembre 2010

Parcours matinal du Patrimoine a Ahmedabad

Dans Ahmedabad (capitale du Gujarat) encore à demi ensommeillée, côté commerces car côté temple les cloches tintent joyeusement pour l'arati de 8 heures, nous partons juste à cinq touristes avec notre souriante accompagnatrice bénévole qui va nous faire découvrir et parcourir le trajet labyrinthique de ce parcours à travers la vieille cité.
Départ du temple de Swaminarayan, une secte adoratrice bruyante et fervente de Vishnou. A la fin de la cérémonie tout le monde s'agenouille sur le passage du président de la secte en impeccable turban blanc.
Nous traverserons d'abord les quartiers hindou, puis jain et enfin musulman, la grande mosquée étant le point d'arrivée.
Les différents quartiers sont partagés en "pol" qui sont de petites communautés rassemblant une même caste ou une même grande famille. Dans ce "pol" on retrouve systématiquement un puits pour l'eau potable servant à tous, un tableau noir pour marquer les nouvelles concernant la population locale, un perchoir à oiseaux et des nichoirs à perruches car il a fallu détruire l'ancienne forêt pour créer ces quartiers il y a quelques siècles et il était important que les oiseaux puissent se propager pour manger les insectes.Chaque "pol" communique avec les autres par une porte, qui se fermait auparavant chaque nuit et qui possèdait au-dessus de la porte une guérite de gardien aujourd'hui désertée. De nombreuses "traboules", ruelles minuscules et labyrinthiques, fermées par des portes, protégeaient également cet espace pour la sécurité des habitants.

Nous traversons le quartier hindou en saluant au passage le poete Kavi Dalpatram qui habitait la.

De l'autre côté de l'avenue une étrange sculpture moderne nous intrigue. Quel est l'artiste ? Tout simplement un tremblement de terre, fréquent ici, qui a détruit une coupole dont le dôme s'est effondré...

Nous entrons ensuite dans une grande maison qui possède un temple personnel et dont le brahmane, prêtre attaché à ce temple, est en train d'habiller les statues, comme chaque jour...
Tout près, nous trouvons de petites boutiques où chacun peut acheter des petits vêtements, des coiffures, des objets comme coussin, tapis, dessus de lit, pour leur temple personnel et habiller le petit dieu Krishna, comme une petite fille sa poupée Barbie.

Nous passons ensuite devant de belles maison de bois aux montants et balcons délicatement ajourés, ciselés, sculptés magnifiquement.

Le marchand d'épices sur la petite place du marché offre ses domes de couleurs odorantes depuis trois générations et n'hésite pas à nous faire déguster ses spécialités, abricots secs et mangues confites entre autres...

lundi 8 novembre 2010

Devprayag, village himalayen

Situé à 75 km de Rishikesh, avec une route bien sinueuse et quelquefois au revêtement plutôt tourmenté, ce petit village possède un très ancien temple du Ve siècle dédié à Rama.
Vue magnifique du balcon de ma chambre, le jour comme la nuit, où il se transforme en petit village provencal de crêche de Noël.Une grande passerelle permet de traverser l'Alaknanda et d'accéder de l'autre côté du village et nous permet d'admirer sous un autre angle ce petit village. De vieilles maisons en bois, traditionnelles, sont transformées en boutiques, les enfants dans leur uniforme impeccable partent à l'école, les vaches nous coincent dans les nombreux escaliers.Les boîtes rouges sur le comptoir, qui seront remplies de gâteaux, sont pour la fête de Diwali ou Deepawali qui a eu lieu le 5 novembre, un des plus grands et joyeux festivals indiens, la fête des lumières, avec plein de bougies partout, des pétards et des feux d'artifice qui éclatent dans la rue, plein les yeux et aussi plein les oreilles...

Solitude himalayenne

Au confluent des deux rivières, la contemplation du Gange
Arrivés au terme de notre circuit sur le Gange, nous nous arrêtons pour une nuit dans le petit village himalayen de Devprayag, au confluent de la Bhagairati qui descend de Gomuck (source du Gange), rivière qui semble plus paisible, plus "féminine" et de couleur bleu-gris, et de l'Alaknanda, plus fougueux, plus puissant, roulant ses eaux vert clair en direction de Rishikesh et se mélangeant au confluent sacré pour devenir le fleuve Gange, la Mère Ganga adorée de tous les Hindous.

lundi 1 novembre 2010

Les visiteurs du matin

Ce matin, surprise de voir devant la fenêtre de la salle de bains de l'hôtel, deux visiteurs fort curieux et confortablement installés sur un large rebord donnant sur le Gange qu'on peut apercevoir en arrière-plan. Pas gênées du tout les bestioles et bien décidées à profiter du spectacle !
Mais cela permet de voir la vue splendide de ma salle de bains, donnant sur un coude du Gange qui descend vers Rishikesh, et sur un joli petit temple qui jouxte l'hôtel et où chaque visiteur fait sonner une belle cloche...