dimanche 28 février 2010

Les jardins de Lodi à Delhi

Aujourd'hui dimanche, c'est le jour où chacun part pique-niquer quelque part sur une pelouse de Delhi pour chercher un peu d'ombre et de fraîcheur.

Les jardins de Lodi (qu'on pourrait -un peu- comparer à notre Parc de la Tête d'Or lyonnais) sont des lieux privilégiés et sont suffisamment étendus pour pouvoir se sentir tranquille. Ce lieu, construit durant la période des Lodi, dynastie afgane de Delhi (1451-1526), comporte une belle mosquée, avec un lieu d'hébergement pour pélerins de l'époque, des tombeaux et mausolées, un superbe pont construit par le Nawab Bahadur, un noble de la cour d'Akbar (1556-1605) et qui est l'un des rares ouvrages de ce temps conservé à Delhi.Le pont de sept arches, monument historique national.

De nombreux amoureux viennent passer du bon temps cachés derrière les arbres et ici, même les arbres s'enlacent.

Galta

Une vue de Galta en arrivant, coincée au fond d'un vallon. Les bassins sont tous alimentés par une source pérenne qui sort de la paroi à travers la gueule d'une vache. L'eau est sensée avoir des propriétés médicinales.Le bassin des ablutions où viennent les habitants des environs.
Galta, à quelques kilomètres de Jaipur est une petite cité hindoue, lieu de pélerinage pour les gens des environs, sur les lieux où vécut un sage, GaltaJi, qui serait resté en méditation ici durant 6000 ans selon la légende. Il est représenté dans le temple par un gros caillou coloré en orange avec de grands cheveux blancs et une barbe immense, indiquant ainsi son très grand âge. Les divers monuments datent des 17 et 18e siècles.La "poubelle" des temples de Galta qui nous a réjouit !
Il nous est arrivé une chance inouïe... celle de "faire les poubelles" du lieu, à savoir que tous les objets religieux un peu détériorés, cassés, défraîchis, sont tous jetés dans un cagibi et nous avons pu y dénicher quelques beaux objets "souvenirs" de ce lieu, qui nous ont été donné gracieusement... Chacun est reparti, qui avec une statue kitch de Laxmi, la déesse de la richesse, une gravure encadrée de Kali ou le taureau Nandi, véhicule de Shiva, en marbre, avec des oreilles cassées, mais joliment sculpté.
L'entrée du temple d'Hanuman.
Ce lieu nécessite de prendre du temps. Il n'est pas seulement beau mais énergétiquement intéressant. Nous y avons donc passé deux bonnes heures, goûtant les charmes du lieu et de la méditation, appréciant l'accueil d'un jeune brahmane, les coups de plume de paon sur la tête d'un autre... Un bel endroit à découvrir, et pas seulement pour faire des photos.

samedi 27 février 2010

Balade au Fort d'Amber

Il est intéressant de cliquer sur le lien du titre, cela permet de voir des images anciennes, d'apprécier la sècheresse actuelle et de voir que le lac a entièrement disparu depuis trois ans...
Le fort d'Amber vu de près recèle assurément des merveilles, sculptures, peintures, incrustations diverses, petits jardins secrets dont les plantes sont changées au fil des saisons... Mais presque vu du ciel il a encore une autre et fière allure. Notre petit groupe d'aventuriers grimpeurs ne s'y est pas trompé et a hardiment affronté la hauteur des marches de la muraille entourant cette belle petite propriété maharaja-magique pour admirer le paysage d'en haut et profiter de l'air frais. C'est parfois impressionnant...
Venez voyager avec moi et vous en verrez de toutes les hauteurs. Pour les couleurs, attendez le 1er mars !

Keoladeo Ghana National ParK

Petite pause sportive et ornithologique à Bharatpur pour admirer les oiseaux qui passent encore par ici malgré le manque d'eau, pas de mousson trois ans de suite, et ça transforme une zone humide en savane vite fait. Quelques grues de Sibérie viennent encore faire escale, des flamants, des canards de toutes sortes, bec à pois, à plumes de couleur safran, des grosses antilopes également, bien qu'elles n'aient pas d'ailes. Parcours du parc à vélo, tranquille, avec un guide et ses grosses jumelles pour nous faire découvrir le hibou caché ou le dos des tortues qui émergent des petites mares qui restent.
Le retour au soleil couchant a été un vrai régal nous permettant d'observer les paons se nichant en haut des arbres.

Sanganer

Sanganer est une petite ville à une dizaine de km de Jaipur, industrieuse, qui est remarquable grâce à son temple jain du XIe siècle, ses papeteries spécialisées dans le papier fait à la main et dont les grandes marques européennes profitent abondamment pour leurs sacs d'emballage très classe, avec des incrustations de pétales de fleurs ou des imitations cuir (type peau de crocodile, très tendance...) ou velours. Il faut voir aussi les impressions sur tissus (block printings) puis ensuite la teinture et le lavage des tissus... Impressionnant de voir les conditions de travail, les jambes dans l'eau colorée de produits chimiques, jusqu'aux genoux. Voir également le précédent article sur Sanganer sur ce blog.
Puis le vent s'est levé, le ciel s'est obscurci et dans le terrain adjacent, les hommes se dépêchaient de ramasser les immenses tissus lavés avant de les imprimer et les teindre et qui risquaient de se mouiller encore une fois.

Jaipur, la ville rose

Le palais d'été du maharajah de Jaipur sur la route du fort d'Amber, le soir tombant.
Et nous voici à Jaipur, de nouveau le bruit, la pollution et après les dromadaires, les éléphants qui se promènent dans la rue. Visite classique mais toujours aussi "émerveillante", celle du fort d'Amber, avec des rénovations pour certaines parties endommagées par les touristes (indiens) qui se servaient en petits bouts de miroirs ou incrustations diverses sur les murs de monuments.
La restauration, très bien faite, permet d'imaginer les splendeurs passées et les "soupers aux chandelles" aux mille scintillements...
Depuis quelques années, des barrières sont mises un peu partout dans les monuments du patrimoine national indien pour empêcher ces dégradations volontaires et ces incivilités.
Le Palais des Vents (Hawa Mahal) côté face.
Puis petit tour derrière le Palais des Vents pour voir comment les princesses, même du siècle dernier (lire les mémoires de Gayatri Devi, la 3e épouse du maharadjah de Jaipur, décédée l'an dernier ; article sur ce blog), regardaient l'animation de la ville par de petites fenêtres d'où on ne pouvait les distinguer.
Le palais des vents côté pile, avec des corridors intérieurs, des escaliers escaladant la façade et pour les reines qui ne pouvaient pas faire de footing avec leur robe de 25 kg constellée de pierres précieuses, un long chemin serpentant jusqu'au sommet, tirées, poussées sur un chariot par leurs favorites ou des eunnuques.
Jeux de couleurs avec le soleil et les vitraux de l'arrière du palais des vents. Les femmes de la cour regardaient par les petites ouvertures en bois (fermées).

samedi 20 février 2010

Pushkar

Vue générale de Pushkar depuis le temple de Savitri, au sommet de la colline.
Nous voici à Pushkar, petite ville célèbre par sa foire aux chameaux. La chaleur est revenue, soleil et température agréable dans la journée, nuits encore fraîches donc plaisantes. Chacun profite du soleil et de la douceur du printemps à sa façon.Quant au lac, c'est un peu une catastrophe et pour l'ambiance et pour les photographes cherchant désespérément les reflets des 400 petits temples dans son eau limpide... Pas de mousson, et en plus des travaux de nettoiement font que Pushkar, en même temps que l'eau de son lac a perdu une bonne partie de son charme.

Presque tous les sadhus ont déserté les lieux sauf quelques rares irréductibles qui supportent les travaux de terrassement et le manque de beauté.

vendredi 19 février 2010

Sati

Pour atteindre le coeur de la citadelle de Jodhpur il faut gravir une longue rampe qui zig-zag et offre des vues superbes sur la ville bleue, ponctuée de quatre portes. A la 4e, Loha Pol, qui fut construite par le fondateur de la citadelle, Rao Jodha, on peut voir des empreintes de mains qui rappellent les "sati" qui s'immolèrent sur le bûcher de leur époux. Et là, ce sont 18 princesses qui sont passées par le feu à la mort de leur époux...
Le sacrifice de la veuve resta longtemps considéré comme une quasi-divinisation dont l'honneur rejaillissait sur la famille ou le village. Il faut considéré également le fait qu'à l'époque, être veuve faisait qu'on était à l'écart de la société, sans protection, une proie facile pour les frères du mari et autres mâles de la famille, traitée parfois comme une esclave. Cette pratique fut interdite par les Britanniques en 1829.

Sati est le nom de l'épouse de Shiva qui s'était immolée sur le bûcher funéraire de son époux et qui était devenue symbole de la fidélité.

Polo dans le clan des Rathore

Une partie de la citadelle, vue de la terrasse aux canons.
Le clan des Rathore, l'un des plus vaillants des clans rajpoutes (caste des guerriers en Inde) fonda la ville de Jodhpur en 1459. Le fort, citadelle imprenable domine toute la "ville bleue" et Polo s'est fait un plaisir de regarder la ville du haut des remparts, sur la terrasse aux canons.

jeudi 18 février 2010

La photo du soir

Hier soir à Jodhpur, dans l'ancienne capitale Mandore, ma promenade préférée vers les cénotaphes des maharanis...

Saison des mariages

C'est la grande saison des mariages en Inde actuellement. Les planètes sont bénéfiques alors chacun en profite pour marier leur fille et leur fils (la grande majorité des mariages sont toujours arrangés). Deux couples viennent faire leurs dévotions dans le désert et passent de petit temple en sanctuaire pour que leur union soit bénie... La famille suit, dans des 4x4, bourrés de femmes aux saris scintillants et pleines de bijoux rutilants. Là, se sont les deux soeurs qui se marient en même temps, on cherche aussi à faire des écononmies, les temps sont durs... Elles ont 18 et 20 ans...
Désolée pour la tache sur les images, j'ai visiblement un problème avec mon objectif...

Les (futures) dattes du Rajasthan

A 35 km avant d'arriver à Jaisalmer, la belle forteresse dorée au milieu du désert du Thar, petit arrêt agri-culturel pour voir ces drôles de tissus verts qui s'étendent quasiment à l'infini dans le sable. Ce sont des plants de palmiers dattiers achetés il y a un an à Dubai et qui viennent de passer leur premier hiver dans le désert indien, sans problème apparemment, puisque tous les plants ont résisté vaillamment à la froidure de cette année. Différentes variétés, mâles et femelles ont été planté. Quatorze mille arbres ! et d'ici quelques années, ils donneront chacun entre 200 et 300 kg de dattes chacun. De quoi bouleverser le marché de la datte...

vendredi 12 février 2010

Maha Shivaratri

Et oui, vous ne le saviez pas mais c'est aujourd'hui la grande fête de Shiva et pour la Khumba Mela de Haridwar c'est un des grands bains royaux (avec les Nagas et les sadhus). Je ferai un article spécial sur la Khumba Mela plus tard.
Donc cela fait la une de la TV indienne mais seulement en seconde position après la sortie du film de SRK, ShahRukh Khan (l'acteur le plus adulé actuellement après Amitah Bhachchan), "my name is Khan". Vous ne connaissez pas ? et bien les Indiens ne connaissent pas non plus Johny Haliday, Brigitte Bardot ou Alain Delon. Ne parlons pas de Vincent Lindon ou Gérard Depardieu. Seule Carla a la cote ici ! Donc toutes les dix minutes on a des infos sur les entrées de son dernier film qui a créé un scandale (rien à voir avec le film) car il avait fait des commentaires en souhaitant l'introduction de joueurs de cricket pakistanais dans l'équipe nationale indienne et il est musulman... Le Shiv Sena, parti nationaliste hindou avait demandé l'interdiction du film. Pour tout vous dire ça lui a fait une pub monstre et toutes les salles affichent complet et sont gardées par la police !

Autre nouvelle : le nouveau jus de canne est arrivé ! le long de la route ce matin, nous nous sommes arrêtés pour goûter un grand verre de jus de canne bien frais, les cannes sont épluchées, pliées et passées dans la machine qui les essorent littéralement pour donner un jus goûteux fort apprécié des Indiens.Et, enfin ! dans la grande banlieue de Delhi chez mon ami Shyam, les travaux d'adduction pour avoir de l'eau potable et le tout à l'égoût ont commencé. L'essentiel est que les deux ne soient pas mélangés, mais en Inde, on peut s'attendre à tout... et la brave dame qui travaille sur le chantier a vu sa paie journalière passer de 50 roupies, moins de un euro à 80 roupies, un euro 40 alors que les produits alimentaires de base ont augmenté depuis six mois de 300 pour cent pour certains... Comme partout, les pauvres deviennent encore plus pauvres. Et comment faire à manger quand les lentilles passent à 100 roupies le kilo ?

jeudi 11 février 2010

Mother India

Et m'y revoilà ! One more time... avec un frisson de plaisir en survolant Delhi de nuit ce matin. Frisson auparavant frisquet en passant quelques heures de transit agréables et au chaud dans l'aéroport d'Helsinki. L'arrivée sur la Finlande était superbe, une immense étendue blanche couverte d'une épaisse couche de neige, les lacs gelés avec des traces de ski de fond, les forêts toutes grisonnantes et chenues sous leur poids de poudreuse, les petites maisons transformées en chaumières de poupées, un vrai conte de Grimm... Il faisait moins 10 dehors et il parait que depuis 50 ans c'est l'hiver le plus froid m'a déclaré un jeune Indien étudiant à Helsinki. Autant dire que j'avais joué la sécurité en choisissant une compagnie aérienne finnoise... A Roissy, même blanchies, les pistes étaient bonnes pour nous et l'atterrissage au pays des rennes fut un record de douceur.
Dix degrés à Delhi en arrivant à 6 h 30 ce matin, mais la température a vite grimpé dans la journée.
Petit tour dans le métro, fouilles au corps et scan des sacs automatiques maintenant à toutes les entrées de métro... bonjour l'angoisse terroriste ! pour aller faire quelques courses en centre ville.L'attente du métro à la grande station de Ranjiv Chowk à Delhi. Une jeune fille sikh traditionnelle avec le foulard noir sur la tête pour protéger ses cheveux longs (dans la tradition on ne se coupe aucun poil...) porte le poignard, on le voit qui dépasse sous sa tunique : c'est accepté au contrôle de police donc ? parce que ça fait partie de leur culture... ?
Au retour photos au vol à la sortie de la station de métro pour prouver que les loups sont encore dans Paris, non, que les vaches sont toujours à Delhi, et puis encore ce transport exceptionnel grande longueur qui passe devant l'hôtel, ô combien écologique... Pas de bruit, pas de moteur polluant, la bouse sert, mélangée à la paille, à faire cuire les galettes, pas de carrosserie cabossée ou rayée, pourquoi ne revient-on pas au temps des rois fainéants ?

lundi 8 février 2010

Avant de repartir....

Villefranche-sur-Mer hier, encore tranquille avant l'arrivée de la foule...
Que faire, que dire, que montrer, qu'écrire ? De trop nombreuses informations s'entassent dans ma mémoire et mon agenda. Il faudrait choisir entre l'article intéressant et surprenant qui indiquerait que peut-être le tremblement de terre d'Haïti ne serait pas fortuit, et même... éventuellement provoqué. Pure science-fiction, ou volonté délibérée des Etats-Unis d'intervenir et d'instaurer une suprématie, je vous laisse juge de ces informations. A découvrir ici.
Et le sel ? Bien sûr, quand on dit sel, je pense à Gandhi, la grande marche du sel dans le Gujarat pour s'opposer aux Anglais. Mais maintenant il y a autre chose, nous mangeons trop de sel, le savez-vous ? Déjà pour le sucre on en a fait tout un fromage, alors pour le sel ? Mangeons, sans sucre, sans sel, sans viande, sans beurre, et sans thon rouge, et pour des Lyonnais vivant dans la capitale de la gastronomie mondiale (oui, oui, n'exagérons rien), où va-t-on ? Controns quand même les industriels qui veulent nous faire avaler du sel pour nous faire boire davantage et mangeons ce qui nous fait envie en toute modération bien sûr !
Et ce week-end j'ai découvert un petit village, tranquille en hiver, à ne pas fréquenter en été, St Paul de Vence... petites ruelles pavées, vieilles bâtisses, oeuvres d'art disséminées un peu partout, pas un chat... pas un ? ah, si celui-ci :J'ai aimé la statue de Folon, le nez en l'air pour s'envoler vers l'avenir peu radieux d'une planète en danger et le baiser dans le vent d'Etienne, ce que je vous fais avant de partir pour... devinez ? oui, l'Inde ! vous avez gagné encore une photo du village, celle du cimetière, avec vue imprenable sur les collines... Etonnant comme les cimetières sont bien situés en terme de promotion immobilière... vous imaginez, des beaux immeubles, là, à la place des tombes, avec des lofts à plus de 8500 euros le m2 ? (oui, c'est le prix que j'ai vu hier sur une pancarte !)Je me demande comment aucun promoteur n'a encore demandé à déménager les morts...