dimanche 14 septembre 2008

Vive la solidarité internationale... et le reste !

Inam assis dans sa boutique.
Et vivent aussi en vrac, l'automatisme, la carte visa premier et le découvert bancaire autorisé !
Sachant que j'ai repéré six distributeurs automatiques de billets dont les retraits maximum vont de 5 mille roupies (pour un d'entre eux) à 20 mille roupies (pour deux d'entre eux), qu'il n'est possible à chaque distributeur de ne faire qu'un seul retrait par jour, que le premier distributeur à 20 mille est tombé en panne après mon premier retrait et qu'il y en a un que je n'ai pas pu utiliser parce qu'il y avait trop de queue, combien de distributeurs ai-je dû faire pour récolter les 75 000 roupies remises au tailleur ce dimanche 14 septembre ? Et si en plus vous voulez compter les frais bancaires pour chaque retrait... ? (Je vais essayer de voir avec la chef d'agence de ma banque qui est sympa)
Voilà, j'ai remis la somme au tailleur tout à l'heure. Un peu éberlué, il ne voulait pas y croire, il a pleuré doucement, m'a dit que son coeur battait trop fort, qu'il remerciait Olivier et tous les amis qui le soutiennent, qu'il ne savait quoi dire parce que c'était trop fort, un immense merci du fond du coeur. Mais il y avait une nouvelle lumière dans ses yeux...
Il avait pris contact avec l'usurier car je lui avais promis qu'il aurait toute la somme. Et là, l'usurier n'a rien voulu entendre, il lui a proposé de lui accorder un an de plus pour rembourser la somme empruntée (bien sûr à 6 000 roupies par mois il a tout à y gagner), qu'il se demandait comment il allait faire pour avoir tout l'argent alors qu'il ne pouvait plus travailler à cause de ses yeux... Car ce que l'usurier veut, c'est la (petite) maison au-dessus de la boutique, qu'il aurait pour une bouchée de pain... Mais Inam tient bon, et va le voir demain lundi pour savoir exactement quand il peut lui remettre la somme, et va essayer d'être avec moi lorsqu'il va tout rembourser.
Si par chance il y a un peu plus d'argent grâce à nos généreux donateurs, la somme lui sera remise afin qu'il puisse se faire opérer des yeux car il ne peut plus faire autrement que de se faire opérer, mais c'est impossible financièrement.
Demain lundi il doit aussi voir la directrice du lycée de son deuxième fils qui est en troisième pour qu'elle accepte de le prendre jusqu'en février pour qu'il puisse passer ses examens en mars car il ne peut plus payer les cours (c'est une école privée qui donne une très bonne éducation, ce que n'a jamais eu Inam qui se prive pour que ses 5 enfants soient le mieux éduqués possible). L'école lui coûte 1200 roupies par mois mais il ne peut pas les payer pour le moment. Sa fille ainée, celle qui a été opérée, donne des cours d'hindi (elle a été un des professeurs d'Olivier) pour aider au financement de son traitement. Et il ne veut surtout pas que son autre fils ainé arrête ses études supérieures pour travailler maintenant, ce qu'il ferait assurément s'il connaissait la situation de son père.
Voilà donc la nouvelle situation, dès que la somme est remise à l'usurier je vous fais un petit blog...
Je pense revenir à Mussoorie d'ici la fin du mois de septembre, ma fille aura mis les chèques à la banque, et si c'est possible, je verrai donc pour lui verser un reliquat, ce serait bien.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

madelaine peut soulever des montagnes quand la cause est juste je suis très admirative de son courage et de sa détermination de son efficacité
on devrait t'appeler"trésor vivant"
ton action m'a beaucoup émue
bises
nicole v.

bijoliane a dit…

Nicole, il se trouve qu'Olivier a tout commencé et que le reste s'est fait parce que Shiva, Vishnou, Allah, Bouddha et bien d'autres encore ont mis leurs mains au service du tailleur qui leur en est eperdument reconnaissant. Sa vie a change... mais il lui reste encore a penser a lui et a ses problemes de vue et de dos...